mercredi 24 décembre 2014

{ Livre } : "Lady Susan", de Jane Austen.


J'ai toujours été émerveillée par l'écriture de Jane Austen, que j'ai eu envie de poursuivre ma découverte de cette auteure à travers "Lady Susan".


"Une veuve spirituelle et jolie, mais sans un sou, trouve refuge chez son beau-frère, un riche banquier. Est-elle dénuée de scrupules, prête à tout pour faire un beau mariage, ou juste une coquette qui veut s'amuser ? Le jeune Reginald risque de payer cher la réponse à cette question... Grande dame du roman anglais, Jane Austen trace le portrait très spirituel d'une aventurière."




Je dois vous avouer que, dès les premières lignes du roman, j'ai eu l'impression de relire "Les liaisons dangereuses", de Choderlos de Laclos. La ressemblance se remarque tout d'abord par la forme épistolaire du roman, mais surtout par l'ambiance qui règne dans le récit, et le machiavélisme du personnage de Lady Susan.


En effet, le lecteur est frappé par l'attitude plus que scandaleuse de Lady Susan, de la mère envers sa fille et les autres femmes de la société. Elle fait preuve d'un grand dédain à leur encontre, étant de nature très calculatrice et étant motivée par l'intention de leur nuire. 


Par ailleurs, elle n'agit et ne vit que pour tourmenter les hommes. Lady Susan est une femme qui a besoin de plaire, de se sentir désirée, sans pour autant éprouver le moindre sentiment à leur égard. 


On remarque qu'elle est privée de toute sensibilité, n'ayant pas de coeur et n'éprouvant aucune pitié pour les personnes qu'elle pourrait éventuellement blesser par ses agissements, notamment pour sa fille. Ce qui est d'autant plus choquant reste le fait qu'on vient à douter profondément de l'existence d'amour pour sa fille, de la sincérité de son attention portée à son égard. Au fil du récit, cela devient certain, Lady Susan ne peut et ne veut que nuire à sa fille, mettant à mal son éducation et lui vouant des projets qui n'iront que dans son propre intérêt à elle. 

De plus, elle ne voit en sa fille qu'une concurrente, qu'une ennemie susceptible de détourner les hommes de son charme. Cela est d'autant plus vrai dans la mesure où elle s'aperçoit que sa fille se transforme progressivement en femme, mais aussi elle prend de plus en plus conscience de la différence d'âge, de sa vieillesse naissante, et de la perte de son potentiel.

J'ai retrouvé, et toujours autant apprécié le style si raffiné de l'auteure, l'ambiance qui règne tout au long de ses romans, cette délicatesse qui domine dans la rédaction.

L'expression est purement divine, dont je me délecte à chaque fois, avec beaucoup de plaisir.

J'aurais toutefois aimé une fin beaucoup plus dramatique pour Lady Susan, en guise de punition, surtout qu'elle finira par obtenir ce dont elle souhaitait. (Cela aurait eu pour inconvénient de ressembler fortement au roman de Choderlos de Laclos, donc c'est plutôt bien comme ça aussi).

Mais il faut avouer que l'auteure a tout de même su mener la fin avec merveille, en veillant à ce que les décisions finales du personnage principal ne soient pas préjudiciables pour chacune de ses victimes, notamment sa fille. Jane Austen finit ainsi sa conclusion avec beaucoup de justice.


Sur la même lignée, je vous conseille "Orgueil et préjugés", et "Emma" de Jane Austen , ainsi que "Liaisons dangereuses" de Choderlos de Laclos".


Bisou Bisou, Camille 



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